Le principe général des lasers
La technologie laser en dermatologie
Les lasers sont utilisés en dermatologie depuis plus de vingt ans.
Longtemps limités aux lasers à argon pour les indications vasculaires et au laser CO2 continu pour les indications chirurgicales, ils se sont développés de façon très importante depuis une dizaine d’années, avec multiplication des sources lasers et apparition de nouvelles indications.
Les lasers sont des sources de lumière très particulières du fait de leur directivité, de leur monochromaticité (une seule longueur d’onde) et de leur possibilité d’émettre des puissances considérables pendant des durées d’émission très courtes.
Les lasers peuvent fonctionner en mode continu (leur puissance est constante) ou en mode impulsionnel (ils émettent alors pendant une durée brève, s’arrêtent. puis émettent de nouveau).
Ces types d’émission provoquent des effets tissulaires différents. Les lasers à émission continue ou de quelques millisecondes sont à l’origine d’effets thermiques, ceux émettant des micro- ou nanosecondes produisent des effets mécaniques.
Effet thermique
L’effet thermique des lasers sur les tissus biologiques résulte de la conversion de lumière en chaleur, du transfert de chaleur et d’une réaction tissulaire liée à la température et à la durée d’échauffement. Cette interaction conduit à la dénaturation ou à la destruction d’un volume tissulaire. Selon le degré et le temps d’échauffement tissulaire, l’effet thermique du laser produira soit l’hyperthermie (rarement utilisée avec les lasers), soit la nécrose de coagulation (comme dans le traitement des angiomes par laser argon ou Nd:YAG532), soit la volatilisation (avec nécrose de coagulation sur les berges, comme dans les traitements des lésions cutanées par laser CO2).
Effet mécaniques
Les effets mécaniques sont principalement induits par le mécanisme de vaporisation explosive. Lorsque la durée du tir laser est inférieure au temps caractéristique du tissu (temps de relaxation thermique), il se produit un confinement thermique avec accumulation de chaleur et vaporisation explosive de la cible C’est ce qui se produit lors d’un détatouage par laser Nd:YAG déclenché (encore dénommé Q-switched Nd:YAG) : les gros fragments de pigment explosent et donnent naissance à des fragments plus petits.
On rapproche des lasers les lampes pulsées filtrées. A la différence des lasers, ces lampes émettent dans toutes les directions et sur une grande surface. La lumière émise n’est ni cohérente, ni monochromatique. Son spectre d’émission est au contraire très étendu et des filtres peuvent être utilisés pour rendre son action plus spécifique soit sur l’hémoglobine, soit sur la mélanine. Enfin, elles s’utilisent au contact de la peau par l’intermédiaire d’un système optique.